Une arrivée princière

Invité

Alors que le coche armorié aux couleurs des Carpadant, achevait la route qui menait au domaine de la famille de Montbazon Navailles. La princesse relisait le parchemin d’invitation qu’elle avait reçu il y avait quelques semaines, de la main de son amie la vicomtesse Jades. Elle, que les deuils avaient frappé, trouvait ici, une excellente raison de se distraire. Faisant part pour l’occasion de cette invitation à sa famille afin qu’elle se joigne à elle.

Mais surtout à un ami très cher qu’elle n’avait pas vu depuis fort longtemps, terrer entre son domaine comtal de Jublains et le monastère. Une heureuse surprise que de le voir enfin revenu dans le monde dont elle espérait bien profiter le plus possible.
Encore plus lorsqu’il lui fit l’honneur de la représenter aux joutes qui seraient donnés cette semaine. Ne pouvant y participer à cause de sa grossesse qui la gênait de plus en plus au fil des mois. Ce qui avait le don de passablement l’énerver, elle se détestait de se voir aussi impotente. Elle qui aimait foncer et faire de l’exercice, cette fois elle devrait rester tranquille. Regardant tour à tour les membres de l’équipage de Sa Seigneuries à ses enfants qui avaient fait le voyage avec elle, Clémence leur adressa un sourire. Satisfaite de pouvoir enfin rejoindre tout le monde et saluer les maîtres des lieux et peut être le reste de sa famille venu d’Orléans.

_ « Nous voici enfin arrivés. Nous allons enfin pouvoir un peu souffler et faire installer notre campement. »

Laissant un silence s’installer pendant que l’équipage s’arrêtait définitivement dans la Cour du domaine. Tandis qu’un valet apporta un marche pied devant la porte et l'ouvrit pour permettre à ses occupants d’en descendre. Clémence sortit la première du véhicule. Profitant de remettre en ordre sa longue robe de velours noires ornés de fil d’or qu‘elle s‘était faite confectionné pour les festivités par un couturier génois. Tandis que ses cheveux étaient lâchés et rehaussés de quelques perles et gemmes savamment enchevêtrées dans sa chevelure.
Alors qu’une personne venait à leur rencontre s’enquérir de l’identité des nouveaux arrivants.

_ « Bonjour veuillez annoncer Son Altesse, la princesse Clémence, ses enfants et Sa Seigneurie, le comte Theobald d’Azayes. »

« Guette l’arrivée de la Princesse » avait-elle demandé. Alors le gamin est resté dehors, emmitouflé dans son manteau d’hiver. Observe les domestiques et les Montbazon recevoir les invités, il aurait pu leur prêter mains fortes, mais il craignait que dans ce brouhaha, il ne manque à son devoir, plus tard peut être s’il avait le temps, il ferait ce qu’il pouvait. Pour l’heure, il attend les armoiries Princier.
Il tend la main pour recueillir un flocon, sa lèvre se fend d’un sourire enfantin, peut être qu’il pourrait aller jouer plus tard avec les gamins du village, comme avant son départ pour le Languedoc.

Rêveur, il ne prend pas garde à la voiture qui pénètre le domaine. Il joue avec son souffle qui fait de la buée, fait jouer ses poumons pour en extraire un nuage vaporeux. Bientôt, il ne sera plus en âge de rire de rien, alors il en profite lors de ses moments de repos, ou comme ici, de sa solitude. Son oreille se tend lorsqu’il perçoit quelques bribes dont il reconnait le nom. Nerveux, lisse sa chevelure indisciplinée, fait tomber les rares copeaux de neige qui s’y sont logés et qui malgré tout humidifie son front.

Le page se précipite vers la Princesse, s’incline respectueusement comme le lui a appris sa maitresse, en se plaçant sur le côté pour ne pas gêner les occupants de la voiture.

Adishatz Principessa… Mouarf, grogne-t-il dans sa barbe trop longtemps habitué à vivre en Occitan. Bonjour Princesse, Je me présente Liam, page de Dami…damoiselle Aurore. Elle regrette de ne point pouvoir assister à vôtre arriver alors elle m’a envoyé pour vous guider.

Les mains croisées devant lui, la tête et les yeux penchés vers le sol.

Nos palefreniers vont s’occuper de votre carrosse ainsi que de vos gens.

Suivant sa Mère, Tegael descendit du carosse en compagnie de sa douce. Un regard observateur en direction des lieux, qui lui semblait bien calme, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il regarda une personne s'approchant du carosse de la famille et se présenta à Son Altesse. Il resta bien derrière, et écouta leurs échanges. Avant de détourner le regard vers sa promise, à laquelle il lui murmura :

« Ne me demandez nullement chez qui nous sommes, je ne saurai répondre »

Petit sourire, regard complice, il croisa les bras tout en admirant le paysage.

A peine arrivés, le cœur de Moaan se mit à battre quand la porte du carrosse s'ouvrit.
Elle suivit les pas de Tegael qui comprit bien vite la question qu'elle se posait dans son regard et à laquelle il lui répondit :

« Ne me demandez nullement chez qui nous sommes, je ne saurai répondre »

Elle ne pu alors s'empêcher de sourire, rassurée, et s'avança pour passer un bras au sien et lui glissa à l'oreille

- Un magnifique endroit n'est-il pas ?

Ennuyeux.
Ennuyeux, voilà le mot qui qualifiait le mieux ce voyage que du entreprendre Gilles pour se rendre jusqu’aux festivités d’hivers organisées par les amis de sa mère.
Alors pour tromper l’ennui, Agnès et Gilles tâchaient de deviner à quels familles appartenaient les blasons accolés sur les carrosses qu’ils croisaient sur la route.

Mais l’on pouvait dire sans craindre d’exagérer que le jeune Carpadant était dans un état de grande impatience. Car par ces festivités, il entreprenait son entrée dans la société.
Jusque là, il n’était resté que dans les demeures familiales. Avec les nurses qui s’occupaient de lui. Et depuis qu’on lui avait annoncé qu’il pourrait bientôt assister à des joutes, il ne cessait de demander qu’on lui rapporta toutes les histoires que l’on eut entendu s’étant déroulées durant des joutes. Du plus glorieux au plus insignifiant.

Lorsque enfin, ils arrivèrent, le garçonnet bondit du carrosse et fila droit vers le rassemblement de tentes, sans le moindre soucis d’attendre sa mère ou sa sœur, ni de se perdre. Avec pour seule idée d’enfin voir pour de vrai des chevaliers.

Leur coche s'arrêta juste derrière celui de la princesse sa mère.

Elle sourit à son époux, fit moult recommandations à Aliénor et Joffrey et se pencha vers les bras de Joséphine pour s'assurer qu'Alexandre y sommeillait toujours.

Un valet descendit trois marches et elle avança son petit pied fin pour descendre.

Elle héla la princesse Clémence avec outrecuidance: Mère...Mère...celle-ci lui répondit d'un grand signe de la main, elle se dépêcha de la rejoindre non sans s'assurer que son petit monde la suivait, son époux avait entouré sa taille de son bras

Elle s'avança vers le valet chargé d'annoncer leur arrivée:

Veuillez annoncer le vicomte et la vicomtesse de Fezensaguet et leurs enfants.

Triste.
Triste voila plutôt le mot qui qualifiait le mieux ce voyage. Son premier voyage se fut à la suite de la mort de Père. Avec lui c'était la promesse des jolies robes et du poney qui étaient parties également.
Le second voyage fut tout autant triste. C'était la disparition d'un oncle très peu connu. Alors quand Mère lui avait annoncer qu'il fallait quitter cousine Icie pour faire un voyage. Les larmes avaient fait leur apparition. Gilles était venu la voir et l'avait réconforter comme seul lui savait le faire. Et tout le voyage durant ils avaient joué. La route avait prit un nouvel attrait.

Mère elle ne disait rien. Et soudain elle prit la parole. La fin du voyage! et les campement. Elle ne connaissait pas. Demander à gilles? Il parla sans cesse de chevalier. Elle s'en fichait des chevalier. Mais néanmoins il présentait un intérêts. Des chevaux!

Le coche s'immobilisa, la portier s'ouvrit et plus de frère.

Gi Plus un mot.
Un regard jeter discrètement vers Mère, Cae et l'homme silencieux qui les avait accompagné. Lui il allait avoir un cheval. Mais tous semblait bien occuper à se présenter, alors hop elle sortie vite du coche et courut après son frère que déjà elle avait rattraper.

Gilles! Ils sont ou les chevaux?

Agnès l’avait rejoint alors qu’il se trouvait à un carrefour d’étals et de tentes.
Tout semblait merveilleux. Regorgeant de trésors à découvrir. Gilles hésitait quant à la direction à prendre.

Son oreille se dressa lorsque sa sœur lui demanda où se trouvait les chevaux.

A mon avis, aux côtés des tentes des chevaliers. Ils doivent brouter l’herbe, tandis que leurs maîtres se préparent aux joutes.

Voyant au loin sa mère leur faire signe de revenir, Gilles entraîna sa sœur avec lui par la main.

Viens, on en trouvera sûrement dans les campements.

Après avoir couru pour rejoindre leur mère, ils la suivirent à quelques pas d’elle.
Lorsque soudain, il la vit. Belle, effilée, bien proportionnée. Étincelante.
De celle dont on tombe amoureux au premier regard.
Une magnifique épée, portant un rubis sur le pommeau.

Ho ! Regarde Agnès; comme elle est belle cette épée.
Lâchant la main de sa sœur, comme envoûté par cette trouvaille, il oublia tout le reste et marcha vers l’étal du forgeron afin d’en admirer cet artefact.

Le forgeron, voyant l’esthète en contemplation devant son ouvrage, sourit en lui lançant : Ha ! Je vois que j’ai affaire à un connaisseur.

Gilles, devant l’aubaine, se mit à lui poser une foule de question sur la fabrication de cette arme. Espérant pouvoir la prendre en main. Rien qu'un tout petit peu.

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