La loi des séries... Ah cette fameuse loi... Feu son père lui en avait souvent parlé, bien qu'il n'était pas superstitieux, laissant cela aux femmes comme il disait.
Mais un malheur n'arrive jamais seul.
Et il avait pas tord. Après l'agression qu'elle avait subie, lorsqu'elle avait sentie la lumière du Très Haut sur elle, la jeune comtesse pensait que la suite ne pourrait qu'être mieux.
Une fois sa convalescence terminée, elle tenta de reprendre ses activités habituelles, entre courses à cheval, la chancellerie et d'autres encore qu'elle tait même en pensée.
Mais elle sentait tout de même ce poids étrange sur le coeur. Rien n'est jamais terminé.
Elle avait décidé d'arrêter la politique après neuf mandats, voulant se reposer de tout cela.
Mais la disparition de son oncle vint modifier ses plans.
Il était le chef de la famille Casaviecchi, et jusque là, Lily ne s'était jamais plaint.
Elle restait dans son Comté, prenait des nouvelles de ses cousines régulièrement, surtout de Meri.
Cette dernière ainsi que Neyco, étaient plus que des cousines à ses yeux. Des soeurs. Ses yeux, son sang.
Puis la brune devint chef de famille "intérimaire" disait elle. Se rassurant par là d'un retour espéré de Nsaymar.
Ce qui n'arrivait pas.
Puis il y a eut ce jour. Alors qu'elle se trouvait à l'ordre Teutonique, comme régulièrement ces jours ci, elle eut la surprise de voir Meri arriver, seule, sur un cheval.
La demoiselle était pâle, épuisée, et engrossée.
Un déchirement dans les entrailles de Lily lorsqu'elle apprit les raisons de son état, et comment cela s'était produit.
D'abord elle eut envie de retrouver cet homme, et de sa dague lui couper sa virilité afin qu'il se rende compte du mal qu'il avait fait.
Puis la raison l'emporta, fort heureusement, et même si en elle bouillonnait un rage immense contre celui qui avait osé faire cela à sa jeune, trop jeune, cousine, elle ne ferai pas cela à cette famille qu'elle respectait, malgré tout.
Aussi, lorsqu'elle reçut une invitation de leur chef, elle fit préparer le cortège et prit la route avec Meri.
Pas un mot durant le trajet. Juste des regards qui veulent tout dire, ou pas.
Des sourires qui se voulaient rassurant, mais qui étaient emprunt d'anxiété et de sentiments divers.
Puis lorsque l'arrivée fut imminente, les mots sortis de la bouche de Meri la ramenèrent à la réalité.
Lily était encore bien jeune pour supporter tout cela. Mais l'expérience de la vie ne se calcule pas en années. Et malgré ses tout juste 20 printemps, elle possédait une maturité qui pouvait engendrer soit crainte, plaisir, doute, admiration ou encore questions, de ses interlocuteurs.
Elle serra la main de sa cousine, la regarda dans les yeux et lui dit calmement
"N'ais crainte. S'il a l'audace de toucher ne serait ce qu'un seul de tes cheveux à nouveau, alors c'est en pleurant qu'il me suppliera de l'achever.
Elle resta de marbre en disant ces mots mais finit par esquisser un sourire mutin, peut être pour rassurer la jeune fille. Mais qui sait si c'était une plaisanterie, ou pas.
Le cortège s'arrêta et Henri, le garde personnel de la Comtesse se dépêcha d'ouvrir la porte du carrosse puis de tendre la main à Meri, puis à Lily afin de les aider à descendre.
Elles étaient arrivées.
Henri s'approcha d'un garde et lui dit
"Bonjorn, pouvez vous annoncer l'arrivée de sa Grandeur Lily-Jane de Cognin Franchesse Casaviecchi Von Waldershut, et Donà Merimerry Marinini Casaviecchi."