Et si on visitait...

C'était la coutume non?
Celle que de porter le nom du père et non de la mère, certes la fille d'Alixe portait bien le nom d'Amilly, mais rien ne l'empêchait d'être curieuse de la famille de sa maman.
Surtout que pour la plus part elle ne les connaissaient pas, bien sur elle les savaient nombreux, serait certainement restituer qui était l'enfant de qui, et tout ce qui constitue un arbre généalogique mais elle était curieuse de savoir réellement qui était ses personnes derrière ses noms.
Un visage? un trait de caractère? quelques chose qui les rendent moins inconnu...
Elle savait aussi que sa mère aimait, certainement beaucoup plus que d'autre chose, cette famille, et donc l'enfant pourtant pas bien vielle avait gardait l'impression ces dernières semaine de ne pas en savoir assez et peut être de vouloir les aimer tout autant.

Quelques printemps après sa naissance donc, quand la dizaine approcherait à grand pas, elle avait demandé à ce qu'on la laisse chez les Montbazons, quelques jours tout au plus, une semaine peut être...
Et donc bien sur, ses parents l'avait autorisé à séjourner quelques jours auprès de ses oncles et tante, cousin et cousine.

...

On s'étire, on soupire, la gamine se lève avec en tête une décision prise à l'instant, elle ira visiter les alentours de la demeure.
Elle hésite tout de même, fausser compagnie à tous et partir se promener seul alors que certainement on ne l'y autorisera pas du fait de son age, ou allé chercher quelqu'un qui l'accompagnera?
Elle ne veut pas d'adulte, une cousine peut être qui n'aura pas plus de quelques années qu'elle?
Bref elle se met en route, à la recherche d'un accompagnateur.

Et pourquoi pas plusieurs accompagnateurs?
Pourquoi pas tous les enfants de la famille? ils pourraient demander même qu'on leur apporte ensuite un gouter?

Et voila la gamine Amilly s'élance dans les couloirs, jusque... l'entrée!
Qui d'ailleurs semblent un peu vide, elle patiente un instant, tourne sur elle même et se décide à cogner sur la porte comme si elle demandait à entrer.
Cela fera bien venir quelqu'un, dans sa tête elle s'imagine déjà dehors, et après tout peut être que personne ne voudra venir avec elle, elle recogne de nouveau dans la porte, un petit peu plus fort cette fois ci.
Et attend...

Hrp/ J'ai un peu inventé des choses, pour rendre la chose cohérente, pis aussi Eleanore a un peu grandit, sinon pas facile facile de faire du rp avec un bout de choux de deux mois... et que qui veuille participe!!! /Hrp

Le blondinet se réveilla, par cette belle journée, des projets plein la tête à ne plus savoir quoi en faire ! Après un copieux déjeuner, il avait prévu de sortir prendre l’air et pourquoi pas se rendre en ville pour renouveler une partie de sa garde-robe ! Hélas, généralement, on ne fait jamais ce qu’on avait prévu de faire et une fois encore, cette règle était sur le point de s’appliquer …

Une fois débarbouillé et habillé, le jeune noble sortit triomphalement de sa chambre en affichant un sourire des plus large. La journée s’annonçait magnifique et il comptait bien en profiter, surtout qu’il n’avait pas sur le dos son précepteur ! Il était libre, vraiment libre, au point qu’il ne comptait certainement voir personne de la journée et surtout ne pas suivre ou être suivi par un boulet de canon ! Et si tel était le cas, il n’hésiterait certainement pas à le jeter par-dessus les créneaux ou à l’enfermer dans les geôles du château ! Et ce n’était certainement pas l’Amitié Aristotélicienne qui l’en dissuaderait ! Il n’avait pas encore prononcé le moindre vœu l’obligeant à supporter son prochain et il en avait parfaitement conscience …

Hélas, les Cieux furent contre lui et la Malin prit la forme d’une petite tête brune qu’il eut le malheur de croiser en traversant le hall de la demeure familiale …

Alors qu’il se contentait simplement de passer sans prêter la moindre attention à une pauvre fillette, son oreille fut titillée par des coups sourds. Arrêté net dans sa lancée, le blondinet se retourna, aucun domestique en vue hormis cette gamine dont il se rendit compte qu’il ne l’avait jamais croisé. Qui allait ouvrir la porte ? Il hésita … Les cuisines n’étaient qu’à deux pas, il pouvait laisser un serviteur ouvrir la porte et filer prendre son déjeuner … Par philanthropie certainement, il fit demi-tour et retourna dans le hall. Mais alors qu’il se rendait vers la porte pour l’ouvrir, il se rendit compte que c’était la fillette elle-même qui frappé. II s’arrêta (à nouveau), fronça les sourcils, la dévisagea de haut en bas puis brisa le silence.

- Tu dois certainement savoir que l’on cogne contre une porte pour entrer … Pas pour sortir …

Il soupira

- Tu dois être une Amilly toi ? Ma mère m’a dit qu’on allait devoir en supporter une. Je ne pensais pas qu’il s’agissait d’une miniature …

Sur ces derniers mots froids, il tourna les talons pour prendre la direction des cuisines, il comptait bien se faire servir son petit déjeuner

Tsssss … Mais pour qui se prenait-elle celle là ? Le blondinet arqua un sourcil en la voyant mettre les poings sur les haches comme le faisait si bien la cantinière de l’ost lorsque les gamelles n’étaient pas totalement vides ! Après avoir soupiré et secoué lentement la tête de droite à gauche d’un air désespère, il tourna tout simplement les talons espérant pouvoir enfin prendre son petit déjeuner tranquillement. Hélas il n’avait certainement pas prévu l’acharnement dont ferrait preuve la petite peste. A peine eut-il fait quelques pas qu’il l’entendit à nouveau cogner contre la porte puis éclater de rire…

Franchement … Il n’y avait pas de quoi … Le jeune seigneur espérait maintenant qu’elle avait réveillé tout le château et qu’elle allait enfin se trouvé un copain ou une copine de son âge pour jouer aux petits chevaux et en même temps le laisser tranquille ! Alors qu’il était le point de passer la porte du petit salon, quelque chose le rattrapa … Il tourna la tête : Arrrghhhh ! Elle le suivait ! Horreur ! Non seulement elle trottait à ses côtés mais en plus elle comptait bien engager la conversation !

Il s’arrêta net dans sa lancée et attrapa la peste par l’épaule pour la stopper dans son élan.

- Je crois … Il se ravisa … Nan je suis sûr que cela ne va pas le faire …

Il pointa le doigt en direction du hall

- Tu devrais attendre là bas. Si quelqu’un doit venir, il passera forcement là. Pour le moment, je vais me restaurer au petit salon et je ne compte certainement pas jouer au précepteur ou encore moins au chaperon.

Il foudroya du regard, espérant certainement que cela aurait un effet dissuasif, puis il prit place sur une chaise et se servit un verre de lait en attendant que les serviteurs finissent d’apporter de quoi manger convenablement !

Qu’avait donc bien put il faire pour mériter un tel sort ? Pourquoi le Très Haut s’acharnait il sur lui de cette manière ? S’il était bien sûr d’une chose c’est qu’une punition corporelle lui semblait bien cruelle que de devoir supporter une gamine de dix printemps durant toute une matinée ! Et en plus elle savait y faire … Le blondinet se contenta de soupire en se passant la main dans les cheveux d’un air embarrassé. Qu’allait-il bien pouvoir faire d’elle ? Il n’avait pas la moindre idée … Sans rajouter un mot, il lui désigna d’un geste de la main la chaise qui se trouvait à l’opposé de sa position. Certainement espérait certainement que cela la ferrait au moins taire. Il l’autorisait à manger ! Estéban était décidément un Grand Prince ! Peut-être aurait-il donc dû faire carrière à la Cour du Roy ? Il toisa la petite peste du regard en se demandant sérieusement s’il ne s’agissait pas là d’une épreuve que lui envoyait le Très Haut !

Pour vérifier sa thèse, il croisa les mains au dessus de la table puis ferma les yeux avant de dire :

- Je te laisse réciter la prière puisque tu aimes tant parler …

Intérieurement, le plus difficile fut pour lui de se retenir de rire. Sans même la voir, il imaginait sans difficulté la moue qu’elle pouvait bien faire ! Peut-être même que quand il ouvrira les yeux, elle aura disparu … Comme on oublie un mauvais rêve …

Le blondinet soupira de plus belle en l’entendant frapper du poing la table. Décidément, Dieu n’était plus de son côté et l’avait abandonné à son destin ! Un destin cruel ! Péniblement il releva la tête et dévisagea à nouveau la petite peste qui non seulement ne connaissait aucune prière mais en plus exigeait pour la énième fois de savoir son prénom ! Décidément elle l’exaspérait et il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait en faire.

Sans prendre la peine de répondre aux interrogations légitimes de la damoiselle, il attrapa un couteau, non pas pour la trucider, mais seulement pour se trancher un morceau de pain. Il renouvela une seconde fois l’opération puis le tendit le tendit à la sale gamine. Au moins, la bouche pleine, elle ne pourrait pas causer ! Tranquillement, comme s’il était seul dans la pièce, le jeune noble se restaura sans prêter garde à ce qu’il pouvait entendre … Une fois qu’il eut terminé, il se leva d’un bond et sortit d’un pas rapide du petit salon en espérant avoir semé derrière lui un boulet. Mais lorsqu’il passa le seuil de la porte, il se retourna et avant même que la malheureuse eut le temps de la passer, les lourds battants venaient de se fermer devant elle … Elle pu entendre que le « clic » caractéristique des grosses serrures.

Le blondinet s’adossa à la porte puis affichant une attitude désinvolte sur un ton de défi, il balança :

- Tu vas pouvoir visiter le château ! L’aile ouest est très belle par cette saison …

Il commença à s’éloigner puis revint sur ses pas avant de disparaitre bel et bien !

- Au fait, je m’appelle Estéban !